En faisant le bilan de leur opération dans le Sinaï, au début du mois de février, les autorités égyptiennes ont intégré les moyens d’influence dans leurs résultats. Au même titre que les captures, d’hommes, de drogue et de véhicules ; et que les destructions de caches et d’explosifs, le ministère de la Défense a cité la mise hors service d’un centre médias par un bombardement aérien « contenant de nombreux ordinateurs, des équipements de connexion sans fil et du matériel d’impression« .
Cette opération visait à lutter contre les groupes islamiques armés –dont l’Etat islamique– qui opèrent dans cette région, frontalière de Gaza. Le détail des résultats revendiqués par l’armée égyptienne peuvent être consultés en anglais sur le site d’Al-Ahram Weekly. On renverra également aux inquiétudes d’ONG comme Amnesty International concernant les méthodes des militaires envoyés par Le Caire ; ou encore à la difficulté qu’ont les journalistes à couvrir ce conflit, notamment du fait de la pression imposée par le gouvernement.
Il est intéressant de noter que le porte-parolat militaire égyptien intègre une infrastructure média dans son résultat, parmi les autres cibles militaires. La propagande diffusée par différents acteurs depuis cette région est en effet un enjeu majeur. Regrettons tout de même de ne pas avoir de détails sur la production saisie, ne serai-ce que pour avoir la preuve qu’elle relevait bien de la mouvance djihadiste.