Une information intéressante dégotée dans un vieux numéro du Nouvel Observateur. L’article, signé Vincent Jauvert, daté du 26 septembre dernier, évoque le lancement annulé à la dernière minute d’une opération militaire franco-américaine contre le régime syrien de Bachar al-Assad. On peut y lire cette citation d’un «officiel»:
«Nous avons discuté des images à fournir aux journaux télévisés, celles de la montée en puissance de l’opération qui étaient déjà prêtes, et celles des premières frappes que nous pourrions livrer très rapidement. »
Une affirmation qui confirme l’efficacité de la chaîne de communication opérationnelle et surtout son intégration dans la phase de planification de l’opération. Alors que l’on prépare les cibles pour les frappes, le déploiement des forces offensives et logistiques, on prépare également cibles et moyens sur le plan de l’influence.
On pourra également interroger l’utilisation de ces images par les chaînes de télévision. Elles sont clairement désignées comme un moyen militaire d’influence, destiné à convaincre l’opinion. Des images tournées en amont qui ne répondent donc pas aux exigences normales d’un média d’information. Des images qui sont souvent utilisées car répondant à l’urgence lorsque les journalistes n’ont pas encore eu les moyens de se rendre sur le terrain et qu’ils manquent d’illustrations pour raconter l’actualité.
Une utilisation qui est compréhensible en soi, mais critiquable dès lors que de nombreux médias ont tendance à largement oublier de créditer les images en questions. Il n’est ainsi pas rare de voir passer dans de grands journaux télévisés des images tournées par l’armée… sans que cela soit précisé.
Ne restait plus, dès le feu vert officiel, qu’à filmer les grands classiques du début d’opération: embarquement et débarquement des troupes à pied, préparation des avions de combat, des navires… selon les pans de l’action militaire que l’on souhaite valoriser.