Objet intéressant qui arrive sur les écrans de télévision pakistanais : le 28 juillet, sera diffusé le premier des 13 épisodes d’une série d’animation destinée aux enfants du pays. Burqa Avenger est une nouvelle héroïne, particulièrement originale et novatrice dans ce pays.
Le pitch est des plus simples : le méchant Baba Bandook, une parodie de taliban, s’allie au maire corrompu du village imaginaire de Halwapur et veut prendre le pouvoir. Pour cela, il perçoit le danger que représente l’éducation et fait fermer les écoles, au grand dam de deux enfants du coin et de leur chèvre domestique. Heureusement, leur charmante institutrice Jiya, remet la nuit son costume de super héroïne – une burqa donc – pour affronter à coups de livres et de crayons les gros vilains.
Une représentation colorée de la situation au Pakistan. Les intégristes, talibans et autres mouvements islamistes radicaux, ont mené 3600 attaques contre des écoles, notamment dans l’ouest du pays, depuis 2008. Une violence face à laquelle les autorités du pays tentent de répondre par des investissements dans l’éducation (+27% en cinq ans).
Une violence face à laquelle une popstar nationale, Haroon Rashid, propose donc cette Burqa Avenger. Une fable moraliste qui doit apprendre aux enfants des valeurs de paix, de tolérance et de soif d’apprentissage. Si le design de la série a un petit côté occidental, c’est parce que le chanteur est né et a vécu entre la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. Pourquoi choisir, dans ce cas, la burqa comme symbole de progressisme ? Le Pakistan n’est pas encore prêt pour un Catwoman ou une Wonderwoman, explique-t-il…
En plus de la série, très attendue au Pakistan, c’est un jeu vidéo sur smartphone qui arrive. Suivra aussi une bande-son originale, disponible en téléchargement et en album. Et pourquoi pas une bande-dessinée ? Films et comics restent finalement des grands classiques de la littérature d’influence : ce ne sont pas Captain America ou Disney qui diront le contraire…