Les tensions entre Japonais et Chinois quant à la légitime détention des îles Diaoyu/Senkaku (selon que l’on soit d’un bord ou de l’autre) ne cessent de nourrir les tensions entre les deux pays. Partout dans le monde, Pékin et Tokyo cherchent à convaincre les partenaires internationaux.
Sur le site du magazine Foreign Policy, le délégué aux relations avec le Congrès américain de l’ambassade japonaise explique comment il construit son travail de lobbying. Akira Chiba – à ne pas confondre avec l’ex patron de Pokémon worldwide ! – n’a besoin que d’un petit attaché-case remplit du strict minimum :
- Des preuves pour convaincre de la légitimité japonaise. Et quoi de mieux pour cela que des éléments du discours chinois lui-même. Pour cela, Akira Chiba présente une carte officielle chinoise de 1969 et un exemplaire du journal People’s Daily de 1953. Dans les deux, les îles Senkaku sont présentées comme appartenant à l’archipel d’Okinawa et donc comme étant japonaises. C’était la position officielle du gouvernement communiste.
- Un guide du Congrès pour identifier qui sont ses interlocuteurs. Sont-ils de tel ou tel camp ? Sont-ils sensibles à telle ou telle cause ? Akira Chiba donne un exemple : s’il rencontre un parlementaire juif, il construit un subtil lien entre la Chine et le monde arabe dans son discours afin d’alerter son interlocuteur sur les relations dangereuses entre ces acteurs. Ou comment convaincre pour de mauvaises raisons.
- Les nouvelles du Capitole : toujours dans l’idée de connaître – et donc de comprendre – ses interlocuteurs, il lit l’actualité en rapport avec le Parlement américain. Rumeurs et bruits de couloir sont aussi l’occasion de nouer des liens en félicitant ceux qu’il faut… et en évitant de perdre du temps avec les parias qui risquent d’être évincés faute d’une réélection.
- Les petits cadeaux qui font plaisir. Un menu en japonais d’un restaurant à sushis… Akira Chiba assure qu’il ne l’offre qu’à ceux qui se montrent particulièrement sympatiques à son égard, en le faisant raccompagner après leur rencontre par exemple. Faut-il comprendre que les présents sont bien vus en cas d’amitiés intéressées ? Ce n’est évidemment pas dit aussi crument.
- Une bonne connaissance des langues et des cultures : Akira Chiba a passé huit ans en Chine, à l’ambassade du Japon. Il ne quitte pas son petit dictionnaire multilingues – de fabrication chinoise – qui lui permet de percer les subtilités des différents peuples (Chinois, Américains, Japonais). Un moyen de trouver des arguments qui font mouche en évitant les gaffes et en anticipant celles des autres.
Retrouvez le billet dans son intégralité sur le site de Foreign Policy.