Lors de son audition devant la commission Défense de l’Assemblée nationale (19 juillet), le chef d’état-major de l’armée de terre (CEMAT), le général Jean-Pierre Bosser a dressé un panorama des enjeux propres à la force qu’il dirige.
Listant les « ruptures » auxquelles l’armée de terre est confrontée depuis 2014, le général Bosser commence par évoquer la nature des menaces auxquelles est confrontée la France. Juste après l’évocation du terrorisme, il vient immédiatement à la question des tensions entre Europe et Russie:
« Nous connaissons par ailleurs une reprise d’activité opérationnelle en Europe de l’Est. Dans le cadre des mesures de réassurance de l’OTAN, nous intervenons actuellement sous commandement britannique en Estonie, où nous avons déployé un détachement. Nous redécouvrons ainsi le théâtre Centre Europe : l’hiver avec 50 centimètres de neige, des journées relativement courtes, beaucoup d’entraînement au combat de nuit, des menaces indirectes, le cyber, les réseaux sociaux, la désinformation, l’influence… »
Le CEMAT illustre ainsi devant la représentation nationale l’importance de la confrontation avec la Russie, en relevant quelques unes des spécificités de cette lutte. Dans son énumération, il insiste spécifiquement sur les éléments de lutte informationnelle et cognitive propres aux stratégies d’influence militaires.
Le général Bosser est un officier qui évoque souvent l’influence dans ses écrits. Dans cette même audition, il évoque les efforts en termes d’influence des puissances émergentes, et notamment de la Chine, à propos de Djibouti. Il avait aussi, en 2016, évoqué le rôle d’influence de l’armée de terre dans son ensemble au sein de la société française.
A propos du théâtre Centre-Europe, le CEMAT reprend ici les inquiétudes qui ont déjà été évoquées par ailleurs par l’Otan et par l’Union européenne au sujet de la Russie, que ces différents acteurs accusent d’opérations d’influence particulièrement agressives.