En marge des horreurs de la guerre civile qui continue de ravager la Syrie et de la lente avancée du plan de démantèlement du programme chimique de Damas, une information intrigante vient de passer. Lundi 6 janvier, le ministre de l’Education syrien, Hazwane al-Wazz a annoncé que désormais, les enfants syriens pourraient apprendre le russe à l’école.
Ce qui est nouveau, c’est que jusqu’ici, les collégiens Syriens apprenaient le français comme deuxième langue vivante, l’anglais restant la première. Dorénavant, ils devront choisir entre la langue de Molière et celle de Tolstoï.
Un vrai succès d’influence pour Moscou qui renforce ses liens avec les Syriens. La langue est en effet un moyen de favoriser les échanges politiques, économiques et stratégiques entre pays. Les Français usaient d’ailleurs jusqu’à récemment de ce biais pour maintenir de rares et précieux liens militaires avec les forces syriennes. La France fournissait via son ambassade de Damas du matériel pédagogique pour l’apprentissage de la langue à destination des officiers syriens. Des enseignants syriens étaient également accueillis en France, au centre interarmées de formation de Rochefort (CIFR/Gendarmerie), afin d’assimiler toutes les notions nécessaires à la transmission de la langue française dans les instances militaires syriennes.
Des liens qui étaient devenus particulièrement ténus. Seule une poignée d’officiers syriens continuait de venir apprendre dans les grandes académies militaires occidentales. Un séjour que les spécialistes attribuaient à des récompenses de la part du régime à des proches du pouvoir en place à Damas. La très grande majorité des responsables militaires se rendent en effet depuis longtemps en Russie. Reste que ces maigres liens étaient un moyen de trouver des interlocuteurs pour négocier, parlementer, comprendre les positions du pouvoir syrien.