Fin août, le commandement Afrique des armées états-uniennes (Africom) a organisé un voyage de presse en Allemagne pour une délégation de journalistes venus de toute la Corne africaine. Neuf représentants de canards venus du Kenya, de Somalie, d’Ethiopie et d’Ouganda ont visité les installations de Kelly Barracks, à Stuttgart, en Allemagne.
Pendant trois jours, les journalistes invités ont ainsi été largement briefés sur les activités de l’Africom et ont pu poser leurs questions au général Thomas D. Waldhauser et à des représentants des quatre armées. Ils ont pu affiner leurs connaissances sur le rôle de l’Africom, les actions menés par les Etats-Uniens dans leurs pays respectifs ainsi que dans la région, sur les partenariats en cours et sur les perspectives sécuritaires concernées.
L’objectif de voyages de presse de ce type est de créer une relation favorable avec les journalistes invités et de les sensibiliser à l’argumentaire de l’organisation hôte. Si l’on en croit le site de l’Africom, le résultat est très largement positif. Ainsi, l’un des reporters invités, Risdel Kasasir (Daily Monitor, Ouganda), offre un témoignage particulièrement enthousiaste: « Avant de venir à cet événement, je pensais que le rôle de l’Africom était d’envoyer des drones et de descendre les méchants. Après y avoir participé, j’ai appris que l’Africom faisait plus que combattre et tuer des sales types, ils se concentrent également sur des choses comme les droits humains et la justice. »
De tels voyages sont très régulièrement organisés, à un rythme de deux ou trois par an. A chaque fois, les équipes de relations publiques des armées états-uniennes insistent sur cette idée: l’Africom ne fait pas que mener des opérations de combat. Washington soutien également les Etats partenaires, notamment en formant des soldats, en participant à des exercices et en fournissant des moyens divers.
Les communicants ont ainsi eu l’occasion par le passé de se féliciter d’articles positifs au sujet de l’Africom dans le journal algérien El Watan, sur l’Algérie presse service ou encore dans le magazine est-africain Geeska Afrika Online, Pour l’Africom il s’agit d’un « investissement » sur le futur en fluidifiant la communication auprès des journalistes concernés (création du contacts) et en les sensibilisant aux enjeux intéressants les militaires (argumentation).
Des voyages de ce type sont organisés par de nombreux pays et sont souvent, pour les journalistes de pays émergents -mais pas que-, le seul moyen de voyager. Ces derniers ne sont pas toujours armés pour résister à l’aspect séduisant de tels événements et ont souvent tendance à produire des reportages particulièrement positifs. Une forme de corruption institutionnalisée existe dans de nombreux pays africains où l’on paie les journalistes pour assister aux conférences de presse. Un subside sans lequel il est difficile de boucler les fins de mois.